En quête d'Elena by Lise Pradère

En quête d'Elena by Lise Pradère

Auteur:Lise Pradère [Pradère, Lise]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9791093363547
Éditeur: Flamant Noir
Publié: 2019-04-28T22:00:00+00:00


PIÈCES DE PUZZLE

Il s’avança vers la maison. Un képi apparut aussitôt à la porte d’entrée. Gignac sortit sa carte de police :

— Bonjour, commandant Gignac du SRPJ4 de Nanterre. Je souhaite m’entretenir avec madame Yilmaz dans le cadre d’une enquête pour homicide.

L’autre lui serra la main énergiquement.

— Mes respects, mon commandant ! Chef Morel de la brigade de Saint-Jean d’Oisans. Malheureusement, madame Yilmaz et son mari sont absents depuis plusieurs jours et injoignables. Leurs voisins les croyaient à L’Alpe d’Huez où ils montent chaque année à cette époque, comme saisonniers. Ils viennent de nous appeler parce qu’ils se sont rendu compte que la maison était ouverte et sens dessus dessous…

— D’accord. On est sur un simple cambriolage ou c’est plus grave ?

— Pour le moment, on ne sait pas trop.

— Y a-t-il des indices qui laissent penser à une bagarre ? Des traces de sang ?

— À première vue, non. Rien de tout cela. J’ai fait poser des scellés et demandé le renfort d’une équipe spécialisée de Grenoble. Vous me dites que vous enquêtez sur un homicide ? Quel rapport avec madame Yilmaz ?

— C’est une proche amie de la victime. J’ai besoin de recueillir son témoignage. Cette histoire de cambriolage est troublante, d’autant que j’ai eu en ligne le patron de l’hôtel où elle travaille chaque saison avec son mari. Il les attendait et il est très surpris de n’avoir aucune nouvelle.

— Ah, ce n’est pas bon signe.

— Pourrais-je entrer dans la maison ? demanda Gignac.

— Bien sûr, je vous en prie, allez-y !

À l’intérieur régnait un indescriptible chaos. Pour autant qu’on pouvait en juger, l’intérieur avait dû être confortable et sans extravagance. À part quelques cuivres orientaux et des kilims, la décoration était typique d’un chalet : vaste paillasse à l’entrée pour laisser ses chaussures trempées ou maculées de boue, horloge comtoise, cuisine rustique, batterie de casseroles en cuivre, poêle en fonte… Ça sentait le bois humide, le charbon de bois et la cire.

Un gros canapé cuir trônait au milieu du salon, face au balcon ouvrant sur des pâturages. Gignac s’approcha de la fenêtre. La pluie avait cessé de tomber sur le village, les nuages étaient descendus un cran plus bas. Le faîte des sapins perçait la couche cotonneuse en égrenant des îlots de verdure au milieu de cette mer blanche.

Gignac pensa que Virginie Fournier avait raison, il pouvait maintenant comprendre ceux qui s’installaient là. C’était un paysage magique et paisible qui cassait l’enchaînement des jours ternes.

— À votre avis, ont-ils été kidnappés ou ont-ils disparu avant l’arrivée de cambrioleurs ? demanda Gignac.

— Impossible à dire. Allons vérifier s’ils ont emporté des effets personnels.

Dans la chambre, les deux flics trouvèrent un sac et des vêtements épars. Ils fouillèrent la maison à la recherche de téléphones portables, de papiers d’identité ou d’ordinateurs portables, mais ils ne trouvèrent rien.

— Il est plausible qu’ils soient partis de façon précipitée, mais on ne sait pas si c’est sous la menace ou de leur plein gré…

— Peut-être que l’enquête de voisinage nous permettra d’éclaircir ce point ? répondit Gignac.



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